Lorsque des troubles musculo-squelettiques se font ressentir dans notre corps, ce sont tous nos gestes quotidiens qui sont remis en question. Soulever un objet, même léger ou se baisser pour ramasser quelque chose devient vite un calvaire. La simple gêne de départ se transforme en véritable handicap. Alors comment repérer les signes d’un TMS ? Quels sont ceux liés au travail et quelles sont les obligations des entreprises ? On vous dit tout sur les troubles musculo-squelettiques.
Petit rappel sur les TMS
Nous avons dans notre corps des tissus mous qui entourent chacune de nos articulations, des tendons, du cartilage, des nerfs, des muscles ou encore des ligaments. Ils sont essentiels à nos mouvements et sont directement ou indirectement reliés à nos os. Des mouvements répétitifs pendant plusieurs années sans temps de repos suffisant peuvent entraîner des troubles musculo-squelettiques sur ces tissus. Les articulations les plus touchées sont les membres supérieurs avec les poignets, les mains, les doigts, les coudes, les épaules et le bas du dos avec la colonne vertébrale.
Comment identifier un TMS ?
Les premiers signes d’un TMS sont généralement des fourmillements et des engourdissements qui surviennent par intermittence. Vous ressentirez une gêne dans l’articulation, certains objets vous échapperont sans que ce soit une maladresse de votre part. Certaines personnes ont même la sensation d’un bref courant électrique.
Les TMS peuvent aussi se traduire par une inflammation de l’articulation. Celle-ci s’accompagne généralement d’un épanchement, c’est-à-dire que votre articulation se remplit de liquide. Le gonflement, la douleur et la chaleur dégagée par l’articulation doivent vous alerter s’ils apparaissent sans autre raison, comme une chute ou un choc.
Progressivement, le mal s’installe jusqu’à devenir constant. Les réveils nocturnes se multiplient impactant votre qualité de sommeil et par la même occasion votre capacité de récupération. Sans prise en charge, les troubles musculo-squelettiques s’amplifieront. Alors ne prenez pas les premiers symptômes à la légère, 45 % des TMS se soldent par une invalidité permanente. (Source : Assurance Maladie 2017)
Les TMS peuvent être causés par une activité physique intensive, des maladies hormonales ou une grossesse, mais la cause principale reste l’activité professionnelle.
Les TMS liés au travail
Les TMS jouent le premier rôle des maladies professionnelles indemnisées par l’assurance-maladie. Entre 1993 et 2011, le nombre de maladies professionnelles a considérablement augmenté. En 2017, les trouble musculo-squelettiques en représentaient 87 %. (Source : assurance-maladie 2017 et INRS 2020)
On retrouve 5 TMS les plus fréquemment liés au travail :
- La lombalgie, communément nommée mal de dos, se situe au niveau du bas de la colonne vertébrale. Sa douleur peut être modérée à très intense jusqu’au blocage.
- La cervicalgie, une douleur ressentie à la base du cou souvent due à une mauvaise posture. Du simple torticolis, elle peut s’étendre dans le dos ou dans l’épaule jusqu’au bras (névralgie cervicobrachiale).
- Le syndrome du canal carpien, ayant pour cause la contraction du nerf médian. Les signes précurseurs sont des sensations de picotements, d’engourdissement ou de décharge électrique dans les doigts de votre main.
- La tendinite et ses lésions inflammatoires sur les tendons de l’épaule occasionnent de vives douleurs. Son apparition est favorisée par le travail avec les bras tendus ou levés au-dessus de l’épaule.
- L’épicondylite est une inflammation du coude. Elle est aussi connue sous le nom de tennis elbow puisqu’elle touche souvent les joueurs de tennis professionnel. Le coude devient douloureux au toucher et la douleur irradie dans l’avant-bras.
Les obligations des entreprises
Bien qu’il n’existe pas de réglementation particulière dans la prévention des risques liée aux troubles musculo-squelettiques, les entreprises ont tout intérêt à prendre des mesures pour les éviter.
Rappelons que le code du travail ne plaisante pas avec la santé. Votre entreprise a l’obligation de veiller à votre santé physique et mentale. Dans un premier temps, une évaluation des facteurs de risques professionnels doit être menée sur chaque poste. Elle vise à définir :
- les activités rattachées à la manutention avec la répétition, la cadence et la pénibilité (charge lourde) ;
- les activités utilisant des écrans de façon prolongée ;
- les activités où le travailleur est exposé aux vibrations mécaniques.
Lorsque les risques professionnels sont bien identifiés, des mesures préventives sont mises en place. Cela passe notamment par une formation aux gestes et postures et/ou des aménagements spécifiques du poste quand cela est possible, avec le recours au chariot à niveau constant par exemple.. L’entreprise doit ensuite vérifier l’efficacité des dispositions qui ont été prises et de les améliorer ou modifier en fonction du résultat.
Votre entreprise fera tout son possible pour vous éviter un trouble musculo-squelettique. Si cela arrivait, c’est toute son organisation du travail qui serait impactée. Il perdrait en productivité, en qualité et devrait trouver et former un remplaçant pendant vos absences. Il n’a aucun intérêt à ne pas prendre au sérieux votre sécurité au travail sachant que presque la moitié des personnes atteintes de TMS sont en incapacité de travailler. Alors n’hésitez pas à faire part des différents problèmes que vous pouvez rencontrer sur votre poste. Votre santé au travail est tout aussi importante pour vous qu’elle l’est pour votre entreprise.